Quand j’ai terminé Ze British Dream, je me suis dit que ce serait le plus dur. Que les suivants couleraient peut-être un peu plus naturellement. Que j’aurais gagné en confiance, en méthode, en légitimité.
Spoiler ? Ce n’est jamais plus facile. Mais c’est toujours plus précieux.
Aujourd’hui, avec 8 romans publiés (en édition traditionnelle comme en autoédition) j’avais envie de faire le point. Et de partager avec vous ce que j’ai vraiment appris en écrivant plusieurs romans. Sans filtre, sans “méthode miracle”, juste de l’expérience, des doutes, et un amour un peu fou pour les histoires.
Mes 8 romans : un parcours entre passion, galères… et fierté
Avant de parler technique, un petit rappel (même pour moi — parce que j’avoue, j’ai eu un déclic en refaisant la liste) :
- Ze British Dream – Plumes de Marmotte (2020)
- Un Noël So British – Autoédition (2020)
- Une Saint-Valentin presque parfaite – Autoédition (2021)
- Nos Vies d’Après – Autoédition (2021)
- The Christmas Planner – Autoédition (2021)
- La Vue depuis le Bungalow – Éditions Infimes (2021)
- Te garder près de moi – Autoédition (2021)
- California Dream – Plumes de Marmotte (2025)
Le plus rapide à écrire ? Un Noël So British, un vrai flow, un bonheur.
Le plus difficile émotionnellement ? J’hésite encore entre La Vue depuis le Bungalow, Nos Vies d’Après et Te garder près de moi. Parce qu’écrire, c’est parfois rouvrir de vieilles blessures.
Ce que j’ai appris après 8 romans
1.Ce n’est jamais la même aventure
Chaque roman, c’est une montagne russe. Même après huit. Et ce sentiment d’être “pro” ? Honnêtement, je ne l’ai jamais eu. J’écris comme je suis : en mouvement, en questionnement, en progrès.
Mais j’ai appris à me faire confiance, un peu plus. À écouter mon rythme, à ne plus me comparer. J’ai compris qu’il y a autant de façons d’écrire un roman qu’il y a de romans dans le monde.
2.Je commence toujours par les personnages
Avant le plan, avant les scènes, avant même le style… il y a mes personnages. Je les découvre à travers des fiches, des scènes “test” qui ne finiront parfois jamais dans le livre. C’est avec eux que je crée du lien. Et tant que je ne les ressens pas vraiment, je ne peux pas avancer.
3.La routine d’écriture ? Une chimère (mais j’essaye)
Spoiler : je n’ai pas de routine figée. La vie, les enfants, les boulots, les imprévus… Mais j’ai appris à m’adapter. À bloquer des créneaux quand je peux. À alterner les phases d’écriture et les pauses. Et à accepter que chaque roman ait son propre rythme.
Ce qui ne devient jamais plus facile
1.Les scènes émotionnellement lourdes
Quand mes personnages souffrent, je souffre aussi. Je vais chercher dans mes souvenirs, mes douleurs, mes cicatrices. Et c’est parfois brutal. Mais c’est ce qui donne cette authenticité que je veux transmettre.
2.Dire au revoir
Quand j’écris le mot “fin”, il y a toujours un petit deuil à faire. Mes personnages restent dans ma tête. Je les entends encore parfois. Et les quitter, c’est laisser une partie de moi.
3.La peur de recommencer
À chaque nouveau projet, je doute. Et si celui-ci ne fonctionnait pas ? Et si je n’y arrivais plus ? Et si j’étais allée au bout de mes idées ? Cette peur ne disparaît jamais. Mais j’avance quand même.
Ce qui aide vraiment (et que j’aurais aimé savoir avant)
- Accepte que ça n’ira pas toujours vite. Et c’est ok.
- Fais-toi confiance. Ton processus est le bon s’il te permet d’aller au bout.
- Écris même quand tu ne te sens pas “inspiré·e”. Ce n’est pas magique. C’est du mot après mot, jour après jour.
- Tu peux recommencer sans repartir de zéro. Chaque roman t’apprend quelque chose pour le suivant.
À celle (ou celui) qui galère avec son 1er jet
Continue. Grince des dents s’il le faut. Mais continue.
Tu vas avoir des regrets, des doutes, des critiques. Tu vas penser que tu n’y arriveras jamais. Et pourtant… Un jour, tu regarderas en arrière et tu te diras : “J’ai fait ça.”
Et rien que pour ce moment, ça vaut le coup.
Le mot de la fin
Écrire plusieurs romans ne fait pas de moi une experte. Mais ça m’a appris une chose : on ne demande pas à un auteur d’être parfait. On lui demande de faire ressentir quelque chose. Et tant que j’arriverai à toucher des cœurs, je continuerai.